ERC ISTHisFrench
Xavier Prévost est le porteur du projet ERC ISTHisFrench (The so-called mos gallicus: In Search of a Transnational History of the "French method of teaching law" - ERC-2024-COG 101170233), qui débutera le 1er janvier 2026 pour une période de 5 ans. Le financement de 1 868 438€ attribué par le Conseil européen de la recherche permettra notamment de recruter un ingénieur d'études, deux post-doctorants et trois doctorants, afin d'étudier les rapports entre humanisme juridique et nationalismes juridiques à l'échelle européenne.
Résumé
L'histoire du droit, telle qu'elle est enseignée dans les facultés de droit, tend à survaloriser le cadre national, ce qui conduit à une transmission des connaissances marquée par d'anciens préjugés nationalistes. Pour surmonter cette difficulté, je questionnerai l'une des réductions nationalistes les plus flagrantes d’un phénomène juridique majeur : l'humanisme juridique de la Renaissance. Ce mouvement intellectuel européen, aux immenses répercussions juridiques et extra-juridiques, est encore aujourd'hui présenté comme essentiellement français, ainsi qu'en témoigne l'expression couramment utilisée pour le désigner : mos gallicus jura docendi (méthode française d'enseignement des droits).
Comprendre le mos gallicus dans sa dimension transnationale originelle permettra d'établir le développement simultané de la pensée juridique humaniste dans une perspective paneuropéenne, tout en établissant pourquoi et comment l'humanisme juridique européen a été qualifié de « méthode française d'enseignement des droits ».
L'objectif de ce projet est ainsi de démontrer, en replaçant l'humanisme juridique dans sa dimension européenne, la construction des nationalismes juridiques qui se cache derrière l'expression mos gallicus.
Pour ce faire, trois nouveaux objectifs seront poursuivis : cartographier la représentation du mos gallicus telle qu'elle a été façonnée par l'historiographie ; déterminer, à travers l'étude du mos gallicus, comment les nationalismes juridiques ont été façonnés depuis l'humanisme juridique de la Renaissance ; et replacer le mos gallicus dans sa dimension européenne originelle.
Les principales réalisations de ce projet seront la constitution d'une base de données historiographique accessible à la communauté scientifique ; la publication d'articles redéfinissant à la fois le mos gallicus et le nationalisme juridique, à travers les cas français et britannique ; et la rédaction de monographies interrogeant la pertinence de l'expression « méthode française d'enseignement des droits », à la fois à l'échelle micro-historique dans trois thèses de doctorat, et à l'échelle macro-historique dans un ouvrage final. Ces travaux contribueront à mesurer réellement, au niveau européen, le rôle joué par l'humanisme juridique dans la construction des ordres juridiques nationaux et des États-nations.
IUF X. PREVOST
Xavier Prévost est membre junior de l'Institut universitaire de France (promotion 2020) ; délégation dans le cadre de laquelle il conduit un projet de recherche 5 ans intitulé "L'entrée du droit dans la modernité. Transformations humanistes des savoirs juridiques en France à la Renaissance". Pour cela, il bénéficie d'une bourse de 75 000€ et d'une décharge des deux tiers de son service d'enseignement.
Résumé
Les méthodes des humanistes ont transformé le droit. Ces changements constituent-ils une rupture caractérisant le basculement du droit dans la modernité ? Et quelle serait alors leur contribution à l’émergence de la vision moderne du monde ? Dans le cadre d’une histoire des savoirs, la compréhension du droit, appréhendée à travers trois grandes évolutions (sa pensée, son écriture, son utilisation), sera pour cela replacée au coeur de l’encyclopédisme de la Renaissance (milieu du XVe – milieu du XVIIe s.). Dans une volonté de décloisonnement disciplinaire, le projet prévoit des recherches tant collectives qu'individuelles sur l’humanisme juridique et sur les rapports des savoirs juridiques aux autres champs de la connaissance.
Présentation sur le site de l'IUF : https://www.iufrance.fr/les-membres-de-liuf/membre/2125-xavier-prevost.html
IUF L. GUERLAIN
Membre IUF junior, titulaire d’une chaire fondamentale 2021-2026.
Le projet de Mme Guerlain entend examiner les problématisations successives dont les rapports entre droit et sciences de l’Homme ont fait l’objet aux XIXe et XXe siècles. Il vise à documenter l’utilisation, large mais peu visible, des sciences de l’Homme par les juristes, afin de comprendre de quelle manière ces savoirs (anthropologie, ethnologie, folklore, ethnographie, histoire, etc.) informent la réflexion juridique. Ce questionnement sera replacé au cœur de l’histoire des savoirs des XIXe et XXe siècles.
OPPEE
Le projet OPPEE (Observatoire des politiques publiques en situation d'épidémie et post-épidémique) porté par l'IRM avec le soutien du département DETS et de la Région Nouvelle Aquitaine (AMI Flash recherche et innovation COVID) a été retenu par la mission COVID de l'université de Bordeaux en mai-juin 2020. Ce projet d'observatoire porté par Bernard Cherubini (IRM-CMRP) et Hinda Hedhili-Azéma (IRM-CAHD) cible l'impact sur les politiques publiques d'une crise sanitaire majeure et vise à analyser des outils pour la sortie de crise.
La production pluridisciplinaire apportera des outils pratiques et fondamentaux de manière à éclairer les politiques territoriales, nationales et internationales, notamment dans un cadre global d'après crise, partant du postulat que le savoir produit pourra constituer une base utilisable pour d'éventuelles crises à venir.
HORIZONS CARIBEENS
Créé en 2016 à l’initiative du Professeur Eric Dubesset, Horizons Caribéens est un réseau international de recherches caribéennes en sciences humaines et sociales. Il s’inscrit dans la continuité directe des travaux scientifiques réalisés, entre 2002 et 2010, par le consortium bordelais Caraïbe Plurielle fondé et dirigé par le Professeur Christian Lerat. Son adossement scientifique sur les activités de recherche de l’Institut de Recherche Montesquieu (IRM EA 7434) de l’Université de Bordeaux l’ancre plus particulièrement dans les champs de la science politique et du droit avec une ouverture disciplinaire vers l’histoire, la géographie, la sociologie, l’anthropologie, l’économie et les études culturelles.
L’ambition première d’Horizons Caribéens est de contribuer, collectivement et moyennant des regards croisés, à une meilleure connaissance des Etats et territoires insulaires du monde caribéen dans leurs interactions avec l’Europe atlantique, particulièrement la Nouvelle Aquitaine, et les Amériques. Appréhendé dans sa géographie comme un tout – sinon un atout – le laboratoire « Caraïbe » des chercheurs du réseau embrasse les archipels antillais et bahamien élargis à leurs marges continentales depuis les Guyanes et les pays de l’isthme centraméricain jusqu’aux États du sud-est des États-Unis ayant la Mer des Caraïbes et le Golfe du Mexique en partage.
Les missions d’Horizons Caribéens consistent principalement à :
- Promouvoir la coopération scientifique entre chercheurs caribénistes français et étrangers ;
- Favoriser le développement de projets communs entre chercheurs et experts européens et américains ;
- Organiser et soutenir des évènements scientifiques (colloques, journées d’études, etc.) ;
- Participer à la diffusion de l’information scientifique portant sur l’aire caribéenne ;
- Contribuer à la construction d’un espace euro-américain et caribéen d’enseignement supérieur, de recherche et de coopération internationale ;
- Concourir au rapprochement du monde universitaire avec les acteurs du monde politique, diplomatique, économique et médiatique d’Europe et des Amériques.
Mise à jour le 05/02/2025