Soutenance de thèse Mlle Clémence FAURE
Les effets du discours sarkozyste de l'identité nationale (2002-2007) dirigés par Monsieur PATRICK TROUDE-CHASTENET
Soutenance prévue le mardi 03 décembre 2019 à 14h00 Salle Mabileau, IEP Bordeaux
- 26/11/2019
Composition du jury proposé
M. PATRICK TROUDE-CHASTENET Université de Bordeaux Directeur de thèse
Mme Sylvie STRUDEL Université Paris II Panthéon-Assas Examinateur
M. Vincent TIBERJ Sciences Po Bordeaux Examinateur
M. Michel HASTINGS Sciences Po Lille Rapporteur
M. Vincent MARTIGNY Université Nice Sophia Antipolis Rapporteur
Résumé :
Nous nous proposons dans ce travail d’éclairer le processus d’émergence, entre 2002 et 2007, du discours de l’identité nationale dans la parole de Nicolas Sarkozy, et cela au prisme du paradigme des actes de langage, prisme nous permettant de mesurer parallèlement l’opérabilité des concepts de la philosophie et de la pragmatique du langage dans la compréhension des discours de nature politique.
Notre hypothèse est que la rhétorique sarkozyste sur la nation résulte d’une dynamique discursive régie par la tension entre l’intention de son auteur et les contextes idéologiques et politiques dans lequel celui-ci se trouve inséré. Plus précisément, il s’agit ici de comprendre les attendus de ce discours et les effets cognitifs et politiques qu’il a pu engendrer au travers de la relation que celui-ci entretient à la configuration de l’espace idéologique des Français et des rapports de forces qui structurent l’espace politique.
Pour ce faire, nous nous sommes appuyée sur l’analyse automatisée des déclarations de Nicolas Sarkozy prononcées entre 2002 et 2007, confrontant ses résultats à diverses enquêtes d’opinions sur les valeurs des Français mais aussi à l’évolution des dynamiques électorales observables depuis les années 1980. Il ressort de nos recherches que le discours de l’identité nationale sarkozyste est un véritable acte, résultat d’une entreprise discursive de coalescence idéologique menée dès 2003 et qui se caractérise par un pragmatisme.
Cherchant à faire exister et à imposer un ordonnancement du réel jusqu’alors impensé, cette entreprise se définit comme une construction sans cesse renouvelée, puisant dans le contexte pour mieux certifier auprès de ses destinataires la pertinence de la grille du réel qu’elle promeut. Passant alors entre 2003 et 2007 d’une rhétorique de cadrage à un problème objectivé socialement et politiquement autorisé, le discours de l’identité nationale aura in fine participé à transformer l’ordre des choses et, corrélativement, à maximiser les chances de Nicolas Sarkozy de remporter les élections présidentielles de 2007.