Journées d'études Patrimoine et oenotourisme

Jeudi 14 juin de 14h à 17h au PJJ, salle 1L
Vendredi 15 juin 9h30-17h site de Pessac Salle Manon Cormier

Ces journées sont organisées dans le cadre du projet de recherche « Tourisme culturel, tourisme de nature et quête d’authenticité : une approche comparative à partir de l’Aquitaine » (CRA 2013). Elles viennent prendre place dans l’axe « Santé, territoires, environnement » de la FR Santé publique, société de l’université de Bordeaux.
L’évolution du tourisme en Aquitaine (désormais en Nouvelle Aquitaine), s’oriente vers une diversification des destinations et des périodes d’occupation de ses structures, une mutation des habitudes de loisirs et de séjour, une complémentarité des espaces touristiques et un investissement pluri-partenarial sur tous les territoires concernés. L’oenotourisme est directement concerné par ces évolutions. Bordeaux s’affiche comme « capitale mondiale du vin » mais n’a mis en place qu’en 2016 ses six « routes des vins de Bordeaux », quand celle d’Alsace date de 1953 ou celle des crus de Bourgogne de 1937.

Comment situer les mutations récentes de l’oenotourisme dans le contexte de la mondialisation, de la multiplication des labels (« Best Wine Tourism », « Bordeaux Wine Trip », « Vignobles et découvertes », « Destinations vignobles », Vignobles et chais du Bordelais », etc .), de la reconnaissance de la gastronomie (« le repas gastronomique des français ») à l’UNESCO (patrimoine culturel immatériel), des paysages culturels et naturels au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO (Val de Loire, Champagne, Bourgogne, Saint-Emilion) ? Comment aborder la question de la mondialisation de la consommation de vin et celle des traditions ? Peut-on perpétuer les traditions, préserver les paysages, s’adapter aux évolutions du marché ?

L’anthropologie du tourisme est ici au centre des réflexions sur l’oenotourisme, en interrogeant l’imaginaire touristique, les notions de patrimoine culturel et naturel, mais tout en veillant à s’inscrire dans une démarche pluridisciplinaire qui est du reste à la base des formations en oenotourisme, en économie, en droit, en géographie et bien entendu en œnologie. L’anthropologie du vin et de la gastronomie est aussi une anthropologie politique traitant des hiérarchies sociales (« la distinction » au sens de Bourdieu), des valeurs, des rituels, des combats entre traditions et modernité, des batailles d’images entre circuits touristiques, routes panoramiques, terroirs, territoires, goûts, wineries, crus, châteaux, clos, climats, etc. De la complexité d’un vin à la complexité de ces situations, anciennes et récentes, résulte un besoin évident de recherche sur les singularités sociales et culturelles qui contribuent à la diversification accrue du marché du vin et de ses traditions.