9 Décembre 14h00 Soutenance de thèse Thibaut DAUPHIN
Titre de la thèse :
Le comparatisme politique dans l'oeuvre de Voltaire.
Directeur de thèse : M. Patrick Troude-Chastenet, professeur des universités, université de Bordeaux IRM (EA 7434)
Membres du jury :
M. Philippe Raynaud, professeur des universités, Université Paris 2 Panthéon-Assas
Mme Marie Laura Lanzillo, professeur des universités, Université de Bologne
M. Christophe Miqueu, maître de conférences HDR, université de Bordeaux
Mme Myrtille Mericam-Bourdet, maître de conférences, Université Lumière - Lyon 2
- 19/11/2020
Partant du constat que la science politique ne s’est jamais véritablement saisie de l’œuvre politique de Voltaire, ce travail entend également renouveler le regard de la postérité sur cet oublié de l’histoire du comparatisme. Il questionne en particulier deux assertions communes selon lesquelles Voltaire n’a pas construit de système politique clair et opérationnel, et qu’il a davantage distillé les ingrédients d’une morale militante que d’une science ou d’une théorie à proprement parler. La thèse consiste à éprouver l’hypothèse selon laquelle un examen de l’œuvre, fidèle au contextualisme de l’école de Cambridge, conduit à dégager une nouvelle perspective sur sa dimension politique et comparative. Égrenées dans de très nombreux ouvrages, souvent dans des opuscules qui ont cessé de nous être familiers, les théories de l’auteur de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations rivalisent et discutent avec celles de l’Esprit des lois et du Contrat social, mais n’ont connu qu’un faible succès posthume, aujourd’hui négligé.
L’esprit de l’œuvre voltairienne est animé par une philosophie de l’action qui nourrit un examen rigoureux, quoiqu’obscurci par la lancinante question religieuse, des principaux faits politiques de l’histoire. Ce comparatisme historique, à peu près inédit par son ambition et ses dimensions, aboutira à l’édification d’une philosophie de l’histoire – la première du genre – qui constitue la grille de lecture voltairienne du politique. Sous les auspices de la comparaison, le corps de l’œuvre dessine alors les contours d’un « bon gouvernement » éclairé par la Raison et la religion naturelle d’une part, réglé par les droits naturels et la suprématie de la loi d’autre part, et dont la forme dépend des contingences nationales et des vertus républicaines des figures du pouvoir.